Facebook… c’est fini !

Le 7 décembre 2007, suite à un article lu dans un magazine, je decouvrais et m’inscrivais sur Facebook. Inutile de vous dire que ça ne ressemblait vraiment pas du tout au Facebook d’aujourd’hui et que j’étais loin d’imaginer à quel point ça deviendrait addictif.

Depuis cette date, jours après jours, années après années, j’y ai posté des milliers de photos, des albums entiers, exposé ma vie, mes enfants, certaines de mes conquêtes, mes humeurs, mes coups de gueule. J’ai relayé des infos, des posts, des conneries, des articles. J’ai échangé et partagé. Des points de vue, des coups de gueule, des émotions, des tranches de vie. Jai liké, aimé, détesté des dizaines de milliers de fois, usant des émoticônes toujours plus nombreux, alimentant ainsi cette gigantesque base de données et dévoilant volontairement mes goûts, mes envies et préférences.

Petit à petit, mon cercle d’amis s’est agrandi. Ma famille a suivi, même ma mère s’y est mis. Ainsi que mes vrais amis, mes copains, mes relations, mes clients. J’ai retrouvé un grand nombre d’anciens amis que j’avais perdu de vue. J’ai mis un point d’honneur à ne jamais accepter quelqu’un que je ne connaissais pas. Pourtant, il y a peu, je comptais presque 900 « amis » sur la plateforme.

J’ai également créé et animé des « pages ». Artistiques et professionnelles. J’ai même payé de la publicité et utilisé les formidables outils statistiques mis en place pour développer certaines de mes affaires, utilisant au mieux le potentiel de ce réseau incontournable.

Bref, vous l’avez compris, j’étais « actif » sur ce réseau social au point de toujours commencer et terminer la journée en consultant mon fils d’actualité sur mon smartphone.

Je dirais qu’à vue de nez les dernières années j’y passais au moins 2 heures par jour, par tranches de 5 minutes.  Pour tenir compte d’une moyenne minimale, si je considère ne serait-ce qu’une heure par jour multipliée par 300 jours par an depuis 2007 ça représente tout de même 4 200 heures. Soit un an de vie si on enlève les huit heures de sommeil par nuit.

J’ai donc passé, gaspillé, usé, un an de ma vie… à vivre virtuellement au travers d’une application dont les algorithmes ne me montrent que ce que j’aime voir.

Et puis, le 3 novembre 2021 tout s’est arrêté.

J’avais remarqué depuis deux jours des notifications me demandant de régler des publicités émises par des pages que je ne connaissais pas. Je l’ai signalé à Facebook qui a vérifié et régularisé la situation dans la matinée, me confirmant que j’avais été piraté et qu’on s’était servi de mon identité pour devenir administrateur de pages et créer du contenu publicitaire.

Facebook, par sécurité, m’a demandé de me déconnecter et de réinitialiser mon mot de passe. Je l’ai fait. Et depuis, impossible de me connecter à mon propre compte. J’ai échangé plusieurs emails avec leurs services, essayant les différentes options proposées. En vain. J’ai continué à leur faire part de mon impossibilité à me connecter, mais je n’ai plus obtenu de réponse. Mon profil n’est désormais plus accessible et certains amis me demandent encore pourquoi je les avais « viré ».

Le hasard, mais y-a-t-il des hasards dans la vie, fait que cette même semaine Facebook est devenu Meta. Toujours féru de nouveautés, j’avais lu il y a quelques temps, les explications du changement et la nouvelle orientation que voulait prendre le réseau social ; le metavers.

Dix milliards d’investissement par an pour les prochaines années et un chiffre d’affaires estimé à 1000 milliards de dollars dans 10 ans !

Et le pire, c’est que j’y crois. Ils ont tout compris les petits génies de la Silicone Valley. C’est effectivement la direction que prend notre société. Et la crise du Covid a mis en exergue les comportements et l’acceptation par la masse des plus extrêmes décisions dès lors que c’est pour les « protéger ». Une masse dont les individus, effrayés par tout, masqués par peur des « virus », interdits de voyager, de sortir, de s’amuser, de vivre et qui, de toute façon, ne pourront plus faire grand chose avec un pouvoir d’achat réduit. Des individus qui aujourd’hui, bientôt, dans quelques temps, de plus en plus nombreux, voudront vivre des aventures, voyager, découvrir, et même plus en restant assis en sécurité dans leurs fauteuils de salon, des lunettes 3D sur les yeux.

Je pourrai dans dix ans posséder une flotte de voiliers virtuels sillonnant virtuellement les plus beaux spots de Polynésie. Et assis dans votre salon, vous pourrez naviguer à bord, sans le mal de mer, découvrir les atolls du Pacifique et même plonger au milieu des 500 requins de Fakarava sud. Et ça sans vous mouiller et sans « risque ».

Inutile de préciser que la seule limite sera l’imagination des développeurs. On visitera les châteaux de la Loire, on sautera en base jump, on skiera sur les glaciers, on escaladera l’Everest sans risque d’engelures. On voyagera dans l’espace et on pourra même intégrer nos séries préférées. Bien sûr, on baisera virtuellement en 3D avec des bimbos, ou des alias de nos vedettes préférées, chaque jour différentes. Les sextoys connectés nous épargnant la masturbation.

J’étais triste, énervé, voir en colère, d’avoir perdu mon Facebook et la connexion avec mes amis. Puis je me suis dit qu’il n’y avait pas de hasard, que c’était le Kairos. Le bon moment pour fuir cette virtualité grandissante et ne pas cautionner cette future société.

Place à la Vie, la vraie.

Et vous, mes amis, vous pouvez toujours me joindre et me trouver sur mon email, mon blog, mon Instagram et même sur Messenger.

Écrit à Bora-Bora, le 10 novembre 2021

https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/meta-comment-zuckerberg-construit-piece-par-piece-un-empire-toujours-plus-puissant_2161763.html

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